De l'autre côté de la vie

Quelque part dans la banlieue de la grosse pomme, il y a une tombe. Personne n'a encore gravé quoi que ce soit dessus, c'est secret d'Etat.

Un homme bien habillé regarde la pierre tombale vierge, une fleur à la main. Il n'est pas né de la dernière pluie. Il sait très bien qui a été enterré là. C'est son vieux copain, Oz. Non, Leone sait très bien quel agent peut autant susciter le secret.

Une larme coule le long de ses joues. Il ne sait pas vraiment ce qu'il faisait, ni s'il est vraiment parti, mais c'est pas grave. Il murmure quelque chose, comme une prière. Mais Oz, assis non loin, l'entend bien. "Tu vois, mon vieux, t'avais quand même un ami ici-bas. Bon voyage." Leone s'en va. Il ne sait pas ce qui arrivera, mais il ne reverra plus jamais Oz. Il le sait.

***

Assis à côté de sa propre tombe, Oz regarde son vieux Parrain partir. C'est vrai. Rien ne sera plus comme avant, désormais. Alors qu'il s'apprête à partir, il entend quelqu'un derrière lui, un fantôme, il le sait. Il croit d'abord que c'est une des apparitions perdues au milieu des tombes, un blip qui veille sur ses cendres. Mais non. Il connaît cette voix. C'est son vieux maton, comme surgi du fond de sa mémoire.

- Salut Chittaro. Si tu savais, ça fait des mois que je te cherche. Je veux dire, depuis que je suis... mort.
- Ca alors, je veux dire, je ne pensais pas... Mais pourquoi?
- J'ai suivi tes exploits et tout. Je savais pour qui tu travaillais, et je savais aussi que tu étais innocent. J'ai aussi bien pensé que c'était toi qui avait été tué l'autre jour. Une fin digne du cinéma, à croire. Moi... C'est juste mon coeur qu'à pas supporté la graisse et la bière. Tu vas rire, je venais juste de prendre ma retraite et je me suis endomi derrière la télé. Mais bon. Je te cherchais parce que je voulais te remercier une fois pour toutes. Tu te souviens en prison... Ces visions que tu avais... Ma femme et ma fille, elles ont été sauvées ce jour-là parce que je ne suis pas allé travaillé grâce à toi. Et puis, tout le bien que tu as fait en prison. Je ne pensais même pas qu'un homme puisse changer à ce point.
- Je,,, Je n'ai fait que ce qui me semblait devoir faire, et puis...
- Je sais que tu essayais de te racheter, Chittaro. Mais tu as sauvé plus de monde que tu ne le crois, j'en suis sûr.
- Mais... Je ne sais pas quoi dire. Et toi, c'est dangereux ici, la guerre fait rage, tu ne veux pas venir avec moi?
- Non, je m'en sortirai. Il faut que je veille sur ma femme et la famille de ma fille. Sans moi... Ils ne vont pas très bien. Mais maintenant que je t'ai remercié, je me sens un peu plus libre. Merci.

Le fantôme s'en allait déjà, quelque part, rester comme un ange gardien sur sa famille. Il se retourna une dernière fois et cria:
- Bonne chance, Chittaro, et n'oublie pas, je sais que tu n'es pas un assassin!

Mais Oz savait que c'était faux.
Bien sûr que je suis un assassin.
J'ai tué mes propres hommes.

***

Oz essayait de communiquer avec Brid, mais il se rendait bien compte qu'elle lui en voulait. Peut-être qu'elle ne l'écoutait pas, mais il essaya quand même. Et puis hurler quand personne ne vous écoute, après tout, ça défoule encore plus.

Ne m'en veuille pas, Brid. Parce que quand tout sera fini, j'aurai besoin de toi. Il faudra que tu m'aides à partir. Quand nous aurons vaincu ses saloperies, je n'aurai plus de raison d'être ici. Et puis... Il y a si longtemps que j'attends la morsure des flammes de l'enfer...

***

Un stryge... ou un rat dans le genre approchait. Mais les temps avaient changé, cette fois, il resterait, et il exploserait cette chose.

John, viens me rejoindre. Y'en a un ici et Peine de Mort réclame sa dose de plasme!

Il avait été un assassin, un meurtrier, avait essayé de se racheter. Mais il semblait enfin, par sa mort, y parvenir. Il se sentait enfin un but, il sentait enfin en son pouvoir la Rédemption véritable.

Il serait un Ange de la Mort, apportant la destruction chez les Spectres.
Un Rédempteur.

- Et alors, tu n’es pas assez fort pour t’en débarrasser tout seul ?

Jonathan sortit des ombres que projetait un vieux peuplier. Il sourit.

- Je viens, on ne sait jamais ce que nous réservent les Spectres. On croit les avoir et … on meurt, d’un coup de faux.

Puis, pendant qu’ils se mettaient en chasse du Spectre.

- Bon, qu’est-ce qu’on fait ? Je trouve que le nom de Bishop revient un peu trop souvent. Puis dans cette guerre, les Flatliners peuvent être des alliés ou des adversaires importants. Je pense que d'une façon ou d'une autre il va falloir suivre la piste de Bishop...

Ney-York part en couille si vous me passez l'expression. Tout ce que nous connaissions part en miettes sous nos yeux. Tout ceci... Ca ressemble tellement à un film, ou à un jeu. Mais qui niera la vérité de ce que nous vivons? Il faut passer de l'autre côté. Moi qui pensait être tranquille après ma mort... Bizarrement, avoir la vie que je n'ai jamais eue. Connaître le paradis, ou même le purgatoire. A vrai dire, même l'enfer aurait fait l'affaire. Moi qui pensait que ma mort aurait effacé mes fautes. Mais non, la guerre continue. Moi qui n'ait vécu que dans la guerre de la vie, cette fois je suis carrément un guerrier. Oh! Comme je n'aurais jamais pensé dire ça de ma vie mais... Seigneur, aidez-nous!

Il n'y a pas que nos persos qui soient morts, mais aussi ce forum. Veuillez écrire (ordre du chef)

La malédiction de l'Arlequin résonnait encore dans Peine de Mort, qui réclamait sa part de colère et d'impuissance. Mais Oz Chittaro, enfin, ce qu'il était aujourd'hui, croyait sérieusement qu'il pourrait résister de ressembler, ne serait-ce qu'un peu, à ce qu'il avait été. Il se demandait s'il allait devoir arpenter ce monde de ténèbres encore longtemps et s'il finirait enfin par connaître un peu le repos.
Tuer un fantôme, est-ce que c'est comme tuer un homme? Y a-t-il une fin même à la fin? J'aurais pu vivre heureux si je n'avais jamais fréquenté Orpheus. Si je n'avais jamais écouté Leone. Si j'étais parti sur les routes pour devenir un homme plutôt qu'un assassin. Mais je suppose qu'on ne change pas le passé. Ni sa vie, ni celles qui l'ont précédées.
Lui, et les siens - ceux qui avaient été les Farseers - étaient devenus plus forts que bien des gens parmi ceux qu'ils connaissaient. Et quoi qu'il en soit, bien plus forts que tous leurs alliés.
Ils avaient choisi un camp et ils s'étaient battus. Ils se battaient encore. Pourtant, Oz n'avait jamais été le défenseur de la liberté, ou de n'importe quelle cause. Mais avec le temps, tout change.
Mais il ne savait pas encore. Il ne savait pas encore s'il tentait de sauver le monde pour toutes les âmes autour de lui. Ou juste pour la sienne propre.

- Arrête de broyer du noir, Oz ! Ce n'est pas parce qu'on est mort qu'il n'y a plus d'espoir ! On ne peut pas changer le passé et on ne le pourra pas jamais. L'avenir, lui, on peut le changer et on va le faire !!

- Tu étais peut-être un salaud de tueur à gage, tu as sûrement commis des choses horribles... hé alors !? C'est fini ! Moi je vois en face de moi un fantôme qui nous a sauvé, Bride et moi, je ne sais combien de fois, qui a sauvé ces jeunes filles et qui sauvera notre monde de ces &%/ ! de Malphéens ! Tu es de loin pas un spectre et tu ne le seras jamais. Oswald Chittaro, le tueur, est mort il y a longtemps, bien avant que tu perdes ton enveloppe charnel !

Ne perdez pas courage les Farseers... la résistance fantomatique s'organise... et des actions comme les votres motivent les fantômes plus faibles. Nous comptons tous sur vous... mais vous pouvez également compter sur notre soutient.

En voyant ce que vous êtes devenu... je comprend très bien pourquoi Bishop voulait votre mort... enfin votre extermination... mais il a échoué !

Les Spectres, eux, ne craindront pas l'échec... il continueront d'attaquer tant que nous ne les auront pas renvoyés là d'où ils viennent.